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Chavigny au milieu du XIXè siècle
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Une géographie religieuse revisitée
Le milieu du siècle est aussi l'époque de l'érection de Chavigny en "succursale", c'est-à-dire en paroisse à
part entière. Depuis le début du siècle, l'église était desservie par le curé de Neuves-Maisons, nommé Masson. Les habitants se plaignaient beaucoup de cet état de choses. En 1845, un desservant est enfin nommé, pour lequel la municipalité doit aménager un presbytère: il s'agit de l'abbé Michel. Du nouveau pour l'instruction publique
La maison d'école, qui a été créée en 1824, est très insuffisante; la salle de classe ne peut plus contenir les
70 élèves inscrits et l'instituteur est trop à l'étroit dans son petit logement. Il faut agrandir et moderniser. Favorable au développement de l'instruction publique, le conseil vote avec plaisir les crédits pour des travaux qui permettent d'aménager en 1835 une école plus spacieuse, plus lumineuse, plus aérée et mieux équipée. Une population stationnaire
La population est stationnaire (467 habitants en 1842), mais cela ne veut pas dire stable. Les mariages se
font assez souvent au dehors et de plus en plus loin ; des familles s'en vont, d'autres s'installent ; les nouveaux arrivants sont généralement pauvres, mais à l'instar de ceux qui sont là depuis longtemps, ils achètent de la terre, ils acquièrent ou construisent des maisons. Le village s'étire le long de la route principale, où le plan d'alignement de 1834-1844 fait disparaître les vieilles façades. La génération des "laboureurs" du début du siècle s'éteint sans être complètement remplacée: vers 1850, il ne reste plus au village que trois authentiques cultivateurs: Jean Joseph Voirand, Ambroise Jollain et Augustin Collin. Mais les vignerons sont plus nombreux que jamais, et l'on se précipite pour louer chaque année l'adjudication du pressoir communal. On se dispute aussi l'abattage du bois des affouages, la location des chasses, la confection des fossés, la réparation des chemins communaux, la location des prés. L'artisanat se diversifie: aux aubergistes, au tonnelier, au charron et au maréchal ferrant s'ajoutent des épiciers, des voituriers et des entrepreneurs de bâtiment. Jean-Claude Bonnefont |